La Réunion

Marovoule ou l’homme aux longs cheveux


Antoine COUILLARD, dit «Thaureau», encore
appele «Marovoule» (qui signifie longs cheveux), par les malgalches, a éte l’un des premiers habitants de
l’lle Bourbon, aujourd’hui île de la Reunion.
Dès l’origine, le sort de Bourbon est lié à celui de
Madagascar : ce sont les échecs de la grande Ile qui vont faire entrer la petite dans l’histoire.


En 1642, sous 1’impulsion de Richelieu, est crée la premiere compagnie des Indes Orientales d’envergure nationale. L’ ennui est que les Indes sont déjà prises : la compagnie va devoir se convertir, sans grand succès, en compagnie de Madagascar …


La compagnie n’est pas encore officiellement crée que RIGAULT (créateur de la compagnie particulière de navigation) et proche de RICHELIEU, fait embarquer sur une premier navire, le Saint Louis, son
premier « commando de conquete »: douze hommes, commandés par les commis PRONIS et FOUC-QUEMBOURG. Mission : s’installer a Madagascar et commencer à y passer des accords avec les tribus, en attendant mieux.


Le Saint Alexis, puis le Saint Laurent apportent des hommes en renfort (dont Antoine COUILLARD), mais très vite l’effectif fond vite a cause des fièvres et
des querelles avec certaines tribus malgaches.


Les francais quittent Sainte Luce (trop malsaine) et
s’installent plus au Sud, à Tholongar, qu’ils baptisent le Fort-Dauphin.
Le 03 Decembre 1648, Etienne DE FLACOURT (V gouverneur de Madagascar), naturaliste et fin lettré, débarque au Fort Dauphin, il découvre une situation desastreuse.
PRONIS persécute ses gens, certains ont fui vers
la côte opposée, des Malgaches ont été assassinés,
d’autres vendus et des « ligueurs » exilés a Bourbon… FLACOURT arrête PRONIS et se contente de le
renvoyer en France.
FLACOURT essaie de regrouper sa petite communauté (dont les ligueurs de Bourbon) et de rétablir de bonnes relations avec les malgaches.

Hélas, les bonnes intentions fondent vite devant la réalité du pays. C’est l’échec.


En 1653, n’ayant eu aucune nouvelle de France
depuis quatre ans et voyant sa garnison fondie, FLACOURT decide de rentrer. Mais il ment sur son
départ, ce qui n’arrange pas son autorité, quand il
doit revenir bredouille. Pendant sa brève absence, il a laisse le fort a son adjoint, COUILLARD, un garçon au caractère vif. Le conflit procurera ses seconds
habitants a Bourbon…
Le séduisant et semble-t-il viril Antoine COUILLARD, dit «Thaureau ». dit aussi «longs cheveux ». qui s’est vu chef pendant trois semaines, rend avec difficultés son commandement au gouvemeur prodigue. Le vin de miel, copieusement consommé
au cours des discussions, n’est pas fait pour calmer
les esprits.


FLACOURT décide de tenter sur le champ une
nouvelle expédition, il faut des nouvelles de France. COUILLARD aimerait que FLACOURT dirige cette seconde croisière, mais FLACOURT qui n’a pas oublié les ennuis que PRONIS a eu avec ses « ligueurs » reste sur place et c’est ANGELEAUME qui s’en va le 31 Janvier 1654. |
Juste avant le départ, COUILLARD s’est tristement distingue. Dans sa relation, FLACOURT raconte comment un Français nomme « MAROVOULE »
(longs cheveux) par les indigènes, a volé la menue monnaie d’argent et de cuivre destinée aux éventuelles transactions d’ANGELEAUME et de ses hommes.
Peu après, « MAROVOULE » se rend coupable d’un autre vol : des bœufs cette fois. puis c’est un coffre
qui disparait, avec des armes ; enfin, un chef fidel vient révéler que COUILLARD, sans doute presse
de reprendre la place de FLACOURT, a prépare un attentat contre son gouvrneur.
Cette fois, s’en est trop : « ]’arretav mov-mesme Marovoule, écrit FLACOURT, et luy fis mettre les
fers aux pieds. le fis enfermer dans une maison de pierres ».
Le 15- juillet 1654, enfin, FLACOURT apprend que deux navires seraient dans les parages « Lours » et: le Saint Georges ».